mercredi 25 mars 2015

Le Chant des Orques de Antje Babendererde.

Résumé : 

Depuis de la mort de sa mère, Sofie vit seule à Berlin avec son père, un photographe reconnu, mais qui n'a jamais été très présent. Lorsqu'il lui propose de l'accompagner un mois pour son travail aux Etats-Unis, Sofie hésite, puis accepte, consciente que c'est l'occasion de se rapprocher de lui. Ils s'installent donc à Neah Bay, dans un motel tenu par une Indienne et son fils, Yavid, un garçon beau comme un astre. Dès leur première rencontre, c'est le coup de foudre. Tandis que le père de Sofie part en reportage, la jeune fille passe son temps avec Yavid. Celui-ci lui raconte les histoires de son clan, l'emmène en zodiac voir des orques et travailler sur le canoë qu'il prépare pour les Makah, la grande fête traditionnelle annuelle. Jour après jour, grâce à Yavid, Sofie retrouve confiance en elle et le goût de vivre. Cependant, elle se dispute souvent avec son père, qui supporte mal de la voir grandir, et la fête Makah approchant, elle redoute l'inévitable retour à Berlin... 




Mon avis : 

Encore un livre emprunté sur mon lieu de travail. Il paraît qu'il n'est plus édité, et j'ai un peu la flemme de vérifier je dois le reconnaître !
Je ne peux pas dire que j'ai passé un mauvais moment de lecture... mais je ne peux pas vous dire que j'ai adoré non plus. Il s'agit d'un ouvrage à destination de la jeunesse assez dépaysant et plutôt réaliste. Je dis bien "plutôt" parce que certaine situation me semble bien exagérées... mais n'oublions pas que nous sommes dans une fiction et une fiction n'a pas forcément vocation à nous montrer la réalité ! 
Le personnage de Sofie m'a totalement bouleversée au début du roman, rongée par le décès de sa maman qui était la personne la plus importante de sa vie elle vivote comme elle peut entre un collège où l'on ne la considère pas et un père qu'elle croise à peine... il s'agissait d'une adolescente touchante et intelligente. Mais je reconnais que son évolution m'a laissée de marbre, c'était logique mais sans saveurs. 
En revanche j'ai adoré qu'on nous dépeigne la culture amérindienne à travers les yeux d'une touriste, d'une étrangère. C'est dans cette position qu'on est le plus à même de comprendre quelque chose qu'on ne connaît absolument pas ou tellement peu que ça revient au même... (en tout cas pour moi cette position d'initiée était très salvatrice!) J'ai vraiment trouvé le côté "apprenons en plus" sur cette culture très appréciable. Même si elle se retrouve bien vite mise de côté au profit de l'histoire sentimentale... c'est tellement dommage ! 
Pour finir cette chronique : c'était pas mal, mais pas inoubliable. 

Je conseillerai ce livre aux adolescentes adorant les histoires d'amour de leur âge et désireuse d'en apprendre un peu sur la culture amérindienne. 
Je déconseillerai cette lecture aux amateurs de livres vraiment dépaysants de bout en bout.

Mélu.

mardi 24 mars 2015

Je suis un dragon de Martin Page.

Résumé


Margot est une jeune orpheline timide et solitaire. Un jour, elle découvre sa véritable nature : elle est douée de capacités extraordinaires. Ces pouvoirs la terrifient, elle les dissimule jusqu'à ce qu'un événement tragique la contraigne à se dévoiler. On lui demande alors de mettre ses dons au service de l'humanité. Sa vie se partage désormais entre son quotidien de jeune fille espiègle et des missions d'une grande violence. Adulée et crainte, elle devient une icône. Mais peut-on sauver le monde si l'on s'y sent étranger ? 

Mon avis : 

J'ai lu ce livre au début du mois de Mars et de façon extrêmement rapide. Il faut dire que la mise en page est trrrrès aérée et que le style de l'auteur pour le moins concis. 
Cependant, même si ma rapidité de lecture est surtout due au fait que je ne pouvais pas faire autrement, je ne dirais pas que ce livre ne m'a pas plu ou que je ne m'en souviendrais pas. J'ai beaucoup aimé cette lecture, et je pense que les thèmes que cette fiction aborde ne me quitterons pas avant un bon moment... voir peut être jamais. 
Je suis une fervente militante pour l'acceptation de tout ce qu'on appelle "les différences" (et elles sont tellement plus variées que vous ne le pensez sûrement...), donc ce livre m'a particulièrement parlé. Ce livre traite principalement du sujet de la différence et de l'acceptation de cette différence en tant que telle : l'être humain est-il en mesure d'accepter sans s'interroger, sans rechigner et de façon inconditionnelle la différence d'un autre être humain ? On connaît tous la réponse... mais ce livre va bien plus loin puisqu'il nous expose la différence comme l'humanité (au sens seule la différence est digne d'être appelée "humanité) et la norme comme la monstruosité. 
Les points de vue étant inversés on est plus à même de comprendre le personnage de Margot, pliée aux règles des êtres humains mortels parce qu'elle est seule... alors qu'elle est toute puissante. On y croise le désir ardent d'une adolescente d'être acceptée par le monde, parce que c'est l'âge de l'identification au groupe et on y retrouve la volonté de comprendre les rouages de la société. 

Comme vous pouvez le constater cette lecture fait beaucoup réfléchir, et je trouve très malin de la part de l'auteur de nous avoir pondu ce roman en utilisant la sphère marginale, mais qui tend à se démocratiser, merci le MCU Avengers, des super-héros : la lecture en devient ludique. Enfin "ludique" restons dans la sobriété, ici tout n'est pas de couleurs flashy avec des jingles non mais tout de même, on se surprend à imaginer une vie réelle pleine d'extraordinaire. 

Bref, je ne peux que conseiller ce livre à ceux qui ont envie de lire sur la différence, qui apprécient la littérature condensée et qui aiment philosopher à l'aide de la pop culture. 

Mais je déconseillerai aux allergiques des textes aérés, courts et condensés. 

mardi 17 mars 2015

Feed [ #1 Newflesh Trilogy ] de Mira Grant.




ALERTE BOOK HANGOVER ! 

Il va m'être difficile de vous parler de ce livre, vraiment. Pour tout vous dire je voulais attendre un peu avant de le faire... j'ai d'autre livres que je voulais/devais chroniqués en priorité et... et non, ça sera Feed. C'est avec ce qui me reste de volonté que j'écris cette chronique.



2034. Il y a vingt ans, l'humanité a vaincu le cancer. Le rhume n’est plus qu’un mauvais souvenir. Mais elle a créé une chose terrible que personne n’a été capable d’arrêter. Une infection virale. Qui s’est propagée à une vitesse redoutable, le virus prenant le contrôle des cerveaux, avec une seule obsession : se nourrir.
Issus de cette génération sacrifiée, Georgia et Shaun Mason sont les maîtres de la blogosphère, devenue le seul média indépendant proclamant la vérité sur ce qui se passe derrière les barricades. Shaun, la tête brûlée, et Georgia, l’âme du duo, enquêtent sur l’affaire la plus importante de leur carrière : la sinistre conspiration qui se cache derrière les infectés. Et ils sont bien décidés à faire éclater la vérité,


J'ai voulu lire ce livre dès que j'ai découvert son existence, c'est à dire au moment de sa traduction en VF il y a 3 ans. Si vous voulez la raison bête et méchante du "pourquoi je ne l'ai pas lu à ce moment là" : il coûtait tout simplement beaucoup trop cher pour ma micro bourse. 
J'ai profité de la générosité d'un tiers, et du fait que la trilogie soit rééditée en poche pour me le procurer (enfin!) et le lire (ou l'engloutir?) dans les deux jours qui ont suivis. 
Feed c'est une bonne brique de presque 700 pages, qui semblait traiter de l'apocalypse zombie d'une toute autre manière. Ça m'attirait tellement... 
La première particularité que j'ai noté dans cet ouvrage : c'est qu'il n'y a pas eu d'apocalypse. Tout au plus un gros foutoir, une organisation de survivants mais pas de fin du monde. Une fois que tous les survivants furent passés à autre chose le monde continua sa course comme si de rien n'était, avec des zombies dans le décor en plus. L'originalité de ce propos m'a juste sciée. Je n'avais jamais vu ça auparavant et j'ai trouvé ça génial. (Vous pouvez me croire quand je vous dis que je n'utilise jamais le mot génial) 

Le fait que l'auteur soit une femme m'a vraiment plu aussi : heeeey ouii les fâmes peuvent aussi écrire des livres de zombies qui ne soient pas des romances ! (j'ai jamais compris le délire de la romance humano-zombie d'ailleurs...) 

Ce roman est tout sauf un livre "facile". Oui l'histoire se lit facilement, ce n'est pas ce propos là que je soutiens, mais plutôt dans le scénario. Rien dans les ficelles de l'intrigue n'est trop gros, invraisemblable et tout est maîtrisé de bout en bout. Je n'ai jamais, à aucun moment, pensé "oh non là l'auteur part en vrille, elle a écrit trop de pages pour rien..." alors qu'il s'agit d'un pavé. Mira Grant déploie son intrigue avec finesse, tout en délicatesse pour arriver à atteindre un paroxysme de suspense dans le dernier quart de l'ouvrage. 

Certains diront que le fait que les rebondissements arrivent trop tard, qu'on n'a pas pu les sauver de l'ennui avant. Je pense que je pourrai comprendre ces personnes: c'est vrai que les trois quart de l'ouvrage sont moins sur une action trépidante que sur du développement d'univers, de personnage et d'intrigue. On sent qu'il y a tellement de choses qui grondent sous les pieds de nos héros qui cherchent à savoir la vérité... on sent qu'ils vont tomber dans quelque chose d'énorme et... et voilà. 

Si j'avais un petit reproche à faire à l'intrigue ce serait peut être que la fin m'a semblée convenient (comme ils disent en anglais) : que tout s'empilait plus facilement sur la fin que tout ne s'était empilé jusqu'alors. Mais vraiment à mes yeux ce n'est pas le plus important : je retiens surtout la force de caractère des personnages, leurs relations absolument incroyables (d'une crédibilité démesurée) et l'attachement profond qui m'a retenu aux deux protagonistes principaux pendant tout le livre. 

Georgia (notre narratrice) et Shaun son frère partagent une profonde connexion, qu'on pourrait presque qualifiée d'incestueuse dans le sens où ils ne voient personne d'autre que l'autre face à eux. Ils seraient prêt à mourir ensemble pour ne pas vivre l'un sans l'autre. J'ai trouvé cette relation bouleversante et encore maintenant j'ai des bouffées d'émotions vives en y repensant.
Les autres personnages bénéficient tous d'un traitement intéressant et j'avoue avoir un petit faible pour certain. Les dialogues sont jouissifs et plus d'une fois je me suis dit que ça sonnerait incroyablement bien dans un film ou une série télé. 

Bref, pour finir je conseillerais ce livre aux mordus du genre "zombie" qui sont un peu lassés des traitements ordinaires qu'on en fait, mais aussi aux (bons) lecteurs qui apprécient les univers fouillées, crédibles et les dialogues au vitriol. 

Cependant je déconseillerai aux amateurs de frissons gores, pas de scènes "yummy" à vous mettre sous l’œil, aux allergiques des pavés (je le redis la bête fait presque 700 pages...) et aux allergiques des descriptions. 


Moi je me retiens de lire la suite pour m'en garder un peu pour plus tard... 

Mélu.