mardi 2 juin 2015

"L'amour vous condamne. Voilà ce que je crois."


Californie, 1930. Dans le quartier des femmes de la prison de San Quentin, une jeune fille de dix-sept ans attend le jour de son exécution. Elle s'appelle June, a une bouille d'ange, parle avec maladresse et timidité. Elle raconte ce qui l'a menée là, sur la Desolation Road, la route de la désolation qu'on emprunte un jour et qu'on ne peut plus jamais quitter: une passion absolue, déchirante, pour un garçon nommé David, une histoire d'amour ponctuée par le vol, le kidnapping et le meurtre à travers la Californie de la Grande Dépression, en compagnie des parias, des criminels et des fantômes. Quand le journaliste venu l'interviewer demande à June ce qu'est l'amour à ses yeux, elle répond: "De la poussière et des étoiles, monsieur." 

Le long de la Desolation Road, 
il n'y a rien d'autres à contempler.



Dans le métier que j'exerce aujourd'hui j'ai la chance de pouvoir lire énormément de littérature jeunesse, et surtout des auteurs français ce que j'affectionne tout particulièrement. J'avais déjà fait connaissance avec la plume de Jérôme Noirez il y a presque trois ans avec La Dernière Flèche, qui était sa suite fantastique de la légende de Robin des Bois et qui m'avait laissé une impression mitigée... j'ai cependant retenté l'expérience avec ce court roman initiant les jeunes lecteurs à ce triste moment histoire qu'est la Grande Dépression aux États Unis, qui démarra à partir du krach boursier de 1929. (ton cours d'Histoire de terminale te reviens petit filou ?)

Amis de la joie de viiivre !

Le thème étant dur, l'histoire que nous peint Jérôme Noirez ne pouvait qu'être difficile elle aussi. Nous suivons donc en parallèle les histoire de June, adolescente de 17 ans attendant le jour de son exécution, et celle de Gayle, journaliste venu l'interviewé.
Gayle doit écrire l'histoire tragique de June pour le journal qui l'emploie, il n'est pas très sûre de vouloir l'entendre : deux adolescents qui sèment le malheur autour d'eux et qui finissent dans le couloir de la mort aussi jeunes ce n'est pas vraiment le scoop qu'il attend de la vie. Et pourtant June va l'émouvoir, il se retrouve happé par son histoire, et par la même occasion nous, lecteurs.
Le récit est double : les voix de Gayle et de June se croisent en trois parties, chaque fois la voix de Gayle nous ramenant à la dure réalité de la fin inexorable du personnage de June.

Je dois reconnaître que cette fuite désespérée de June et de son homme à travers les États-Unis de 1930 m'a fortement fait penser à un de mes "faits divers", devenu légende, préféré : Bonnie et Clyde. Je pense qu'il s'agissait d'une espèce d'hommage à ces gangsters, tristement célèbres, rendu par Jérôme Noirez et je suis plutôt satisfaite : l'ambiance pesante de ces années est très bien rendue et le duo d'anti-héros amoureux est plutôt crédible.
La plume de Noirez est cependant assez concise, presque lapidaire. Cela n’empêche pas quelques belles tournures de phrases, et de par son côté concis certaines phrases en deviennent vraiment percutantes. Malgré cela je ne suis pas totalement convaincue par ce genre de narration à la limite du trop simple (je n'aime pas le terme simpliste). Je garde en tête, évidemment, qu'il s'agit d'un ouvrage orienté jeunesse : de ce point de vue là il s'agit d'une réussite. Je pense qu'il peut ravir des adolescents à partir de 13 ans (les thèmes des hors la loi, de la sexualité et de la mort sont abordés sans fards) et les amateurs de faits divers qui ont une paire d'heure devant eux.

Je conseillerai donc ce livre aux adolescents qui aimeraient en apprendre plus sur l'histoire des Etats-Unis et qui apprécient les aventures réalistes.
Je déconseillerai aux amoureux de longues descriptions qui vous plonge entièrement dans l'époque décrite.


Petit bonus : Ma soundtrack de lecture !

Mélu.

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