Il va m'être difficile de vous parler de ce livre, vraiment. Pour tout vous dire je voulais attendre un peu avant de le faire... j'ai d'autre livres que je voulais/devais chroniqués en priorité et... et non, ça sera Feed. C'est avec ce qui me reste de volonté que j'écris cette chronique.
2034. Il y a vingt ans, l'humanité a vaincu le cancer. Le rhume n’est plus qu’un mauvais souvenir. Mais elle a créé une chose terrible que personne n’a été capable d’arrêter. Une infection virale. Qui s’est propagée à une vitesse redoutable, le virus prenant le contrôle des cerveaux, avec une seule obsession : se nourrir.
Issus de cette génération sacrifiée, Georgia et Shaun Mason sont les maîtres de la blogosphère, devenue le seul média indépendant proclamant la vérité sur ce qui se passe derrière les barricades. Shaun, la tête brûlée, et Georgia, l’âme du duo, enquêtent sur l’affaire la plus importante de leur carrière : la sinistre conspiration qui se cache derrière les infectés. Et ils sont bien décidés à faire éclater la vérité,
J'ai voulu lire ce livre dès que j'ai découvert son existence, c'est à dire au moment de sa traduction en VF il y a 3 ans. Si vous voulez la raison bête et méchante du "pourquoi je ne l'ai pas lu à ce moment là" : il coûtait tout simplement beaucoup trop cher pour ma micro bourse.
J'ai profité de la générosité d'un tiers, et du fait que la trilogie soit rééditée en poche pour me le procurer (enfin!) et le lire (ou l'engloutir?) dans les deux jours qui ont suivis.
Feed c'est une bonne brique de presque 700 pages, qui semblait traiter de l'apocalypse zombie d'une toute autre manière. Ça m'attirait tellement...
La première particularité que j'ai noté dans cet ouvrage : c'est qu'il n'y a pas eu d'apocalypse. Tout au plus un gros foutoir, une organisation de survivants mais pas de fin du monde. Une fois que tous les survivants furent passés à autre chose le monde continua sa course comme si de rien n'était, avec des zombies dans le décor en plus. L'originalité de ce propos m'a juste sciée. Je n'avais jamais vu ça auparavant et j'ai trouvé ça génial. (Vous pouvez me croire quand je vous dis que je n'utilise jamais le mot génial)
Le fait que l'auteur soit une femme m'a vraiment plu aussi : heeeey ouii les fâmes peuvent aussi écrire des livres de zombies qui ne soient pas des romances ! (j'ai jamais compris le délire de la romance humano-zombie d'ailleurs...)
Ce roman est tout sauf un livre "facile". Oui l'histoire se lit facilement, ce n'est pas ce propos là que je soutiens, mais plutôt dans le scénario. Rien dans les ficelles de l'intrigue n'est trop gros, invraisemblable et tout est maîtrisé de bout en bout. Je n'ai jamais, à aucun moment, pensé "oh non là l'auteur part en vrille, elle a écrit trop de pages pour rien..." alors qu'il s'agit d'un pavé. Mira Grant déploie son intrigue avec finesse, tout en délicatesse pour arriver à atteindre un paroxysme de suspense dans le dernier quart de l'ouvrage.
Certains diront que le fait que les rebondissements arrivent trop tard, qu'on n'a pas pu les sauver de l'ennui avant. Je pense que je pourrai comprendre ces personnes: c'est vrai que les trois quart de l'ouvrage sont moins sur une action trépidante que sur du développement d'univers, de personnage et d'intrigue. On sent qu'il y a tellement de choses qui grondent sous les pieds de nos héros qui cherchent à savoir la vérité... on sent qu'ils vont tomber dans quelque chose d'énorme et... et voilà.
Si j'avais un petit reproche à faire à l'intrigue ce serait peut être que la fin m'a semblée convenient (comme ils disent en anglais) : que tout s'empilait plus facilement sur la fin que tout ne s'était empilé jusqu'alors. Mais vraiment à mes yeux ce n'est pas le plus important : je retiens surtout la force de caractère des personnages, leurs relations absolument incroyables (d'une crédibilité démesurée) et l'attachement profond qui m'a retenu aux deux protagonistes principaux pendant tout le livre.
Georgia (notre narratrice) et Shaun son frère partagent une profonde connexion, qu'on pourrait presque qualifiée d'incestueuse dans le sens où ils ne voient personne d'autre que l'autre face à eux. Ils seraient prêt à mourir ensemble pour ne pas vivre l'un sans l'autre. J'ai trouvé cette relation bouleversante et encore maintenant j'ai des bouffées d'émotions vives en y repensant.
Les autres personnages bénéficient tous d'un traitement intéressant et j'avoue avoir un petit faible pour certain. Les dialogues sont jouissifs et plus d'une fois je me suis dit que ça sonnerait incroyablement bien dans un film ou une série télé.
Bref, pour finir je conseillerais ce livre aux mordus du genre "zombie" qui sont un peu lassés des traitements ordinaires qu'on en fait, mais aussi aux (bons) lecteurs qui apprécient les univers fouillées, crédibles et les dialogues au vitriol.
Cependant je déconseillerai aux amateurs de frissons gores, pas de scènes "yummy" à vous mettre sous l’œil, aux allergiques des pavés (je le redis la bête fait presque 700 pages...) et aux allergiques des descriptions.
Moi je me retiens de lire la suite pour m'en garder un peu pour plus tard...
Mélu.
oh ça me donne trop envie de découvrir ce live que je ne connaissais pas du tout !!
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